LE JEÛNE INTERMITTENT ET SES BIENFAITS
Le jeûne intermittent, ou Intermittent Fasting en anglais, consiste à inclure au cours de notre période chrono biologique de 24 h, une restriction alimentaire. Il s’agit de se nourrir à des moments de la journée et de s’arrêter de manger à d’autres.
On connaît tous le jeûne traditionnel qui supprime toute nourriture solide pendant une période donnée, seuls les liquides sont autorisés. Le jeûne intermittent est toutefois plus souple car il permet de consommer des aliments à des périodes précises de la journée.
Depuis quelques années, cette diète est devenue de plus en plus populaire et beaucoup d’adeptes de ce « régime alimentaire » reconnaissent ses bienfaits. Par ailleurs, de nombreuses études vont dans ce sens et mettent en avant ses multiples vertus thérapeutiques. Il faut savoir que le jeûne est une thérapie alliant le bien-être du corps et de l’esprit, qui se pratique depuis des milliers d’années, et que l’on retrouve dans beaucoup de médecines traditionnelles dans le monde entier.
Ses vertus sont multiples et permettent d’obtenir des bénéfices incroyables : perte de poids, nettoyage du système digestif, amélioration de certaines maladies chroniques, augmentation de la longévité, réduction des risques liés à l’asthme et une meilleure santé cardiaque.
1-/ COMMENT PRATIQUER LE JEÛNE INTERMITTENT ?
Le jeûne intermittent comme son nom l’indique consiste à jeûner partiellement c’est-à-dire que des phases de jeûne succéderont aux périodes de prise de nourriture et ce durant 24 heures. Sachant que logiquement, le moment dédié au sommeil est déjà une période de jeûne intermittent en soi. On aura donc pour but de prolonger ce jeûne, soit en prenant le petit déjeuner très tard, soit en arrêtant de manger après 18 h/20 h grand maximum.
Cependant en fonction de votre organisation quotidienne, il est possible de choisir des options différentes :
- 16 h – 8 h le matin : Je commence mon jeûne à 16 h 00 et je recommence à me nourrir qu’à 8 h le matin
- 20 h – 12 h : Je m’autorise à manger jusqu’à 20 h mais je ne consomme aucun aliment avant le lendemain midi.
- 17 h – 7 h le matin
- 19 h – 5 h le matin
- Etc…
Les variantes sont nombreuses et dépendent de votre journée en terme d’horaires, de travail, de vie de famille etc… Les périodes de jeûne peuvent être plus ou moins longues… à vous d’en décider ! Sachant que plus la période est prolongée, plus les effets bénéfiques du jeûne seront efficaces.
Allez à votre rythme. Certains choisissent de jeûner une journée sur deux, d’autres une fois par semaine. L’essentiel est de bien respecter les périodes de jeûne et les moments d’alimentation. Les personnes ayant utilisé cette pratique ont constaté avec succès une perte de poids liée à la diminution de la consommation de calories.
Il n’est pas aisé à tout le monde de se lancer dans le jeûne traditionnel ou intermittent, bien que ce dernier soit une version édulcorée du premier ! L’idée de se passer de nourriture le matin peut être mal vécu et difficilement acceptable pour l’adepte des petits déjeuners en général et du café du matin en particulier.
C’est une véritable gageure ! D’autant que certains signaux peuvent être mal interprétés. En effet, c’est une erreur de croire que les légères crampes et autres gargouillements intempestifs qui se manifestent au réveil, laissent à penser que la faim est là et qu’il est donc temps d’attaquer le premier repas de la journée. Pas du tout ! Il s’agit en fait d’une manifestation naturelle de notre organisme qui fait savoir que le système digestif est en fonction « nettoyage » ! C’est un signe positif indiquant tout simplement que le jeûne joue son rôle. Si ces désagréments sont quelque peu incommodes, c’est que le corps a un gros travail de purification en perspective. Cela ne dure qu’un temps et rapidement l’organisme s’habitue et le besoin de nourriture immédiatement au réveil s’estompe voire disparaît.
2-/ LE PETIT DEJEUNER AU REVEIL, POURQUOI NON ?
En fait, il n’est pas naturel pour l’homme de manger tôt le matin et ce, depuis la nuit des temps. A l’ère du paléolithique, notre ancêtre Cro-Magnon, une fois réveillé, devait chercher et trouver sa nourriture avant de pouvoir manger. Notre organisme, n’ayant pas évolué dans sa conception depuis que l’homme est homme, n’est par conséquent pas programmé pour recevoir des aliments dès le réveil.
Cette habitude est venue avec l’avènement de l’industrie moderne et son perpétuel Métro, boulot, dodo ; le petit déjeuner devant apporter au travailleur toute l’énergie nécessaire à une journée productive et fructueuse.
3-/ DEJEUNER OU PETIT DEJEUNER ?
Savez-vous que le terme Déjeuner provient du latin disjejunare signifiant « arrêter de jeûner » ou « rompre le jeûne » ?
Ce repas était pris traditionnellement aux alentours de midi et représentait le premier repas de la journée. Le Petit-déjeuner est apparu bien plus tard au XIXème siècle instauré par l’aristocratie et la bourgeoisie, il s’agissait d’un petit déjeuner gastronomique appelé « au saut du lit » qui permettait aux classes sociales élevées de se remettre de soirées riches en distractions et en mets abondants. Ce rituel a repoussé le déjeuner à midi, le dîner au soir. Cependant physiologiquement, ce repas tel qu’il existe de nos jours n’est pas en conscience avec notre organisme.
4- LES BIENFAITS DU JEÛNE INTERMITTENT :
Ils sont nombreux ! Outre la purification de l’organisme par un nettoyage approprié, il aide à l’amélioration, la bonification et le rétablissement de toutes nos fonctions.
Voici quelques effets positifs des bienfaits du jeûne intermittent :
- Régulation du poids et de la satiété
- Diminution de l’inflammation
- Réduction des risque de diabète
- Diminution des risques cardio-vasculaires
- Baisse de la mortalité
- Réduction de l’obésité
- Amélioration des fonctions cognitives
- Ralentissement du vieillissement du cerveau
- Lutte contre le stress oxydatif (vieillissement cellulaire)
- Effets positifs sur le taux de mauvais cholestérol dans la sang
- Régulation du poids et de la satiété (faim)
- Faire baisser l’insuline et le taux de sucre sanguin
- Etc…
Trop manger au cours d’une journée est néfaste. Le système digestif est alors mis à rude épreuve afin d’absorber cette quantité conséquente de nourriture. Plus on lui imposera un travail d’assimilation important, plus il consommera d’énergie. La digestion utilise plus de 50 % des ressources nerveuses, certains aliments ont même besoin de plusieurs heures pour être définitivement digérés. D’où le traditionnel coup de pompe après un repas en famille ou la difficulté à digérer le réveillon de Noël : somnolence, lourdeur, nausées etc…
Le choix des aliments que nous consommons est primordial car ils peuvent être responsables d’émission de toxines dans le corps. Ces toxines se transforment en déchets occasionnant douleurs, malaises, fatigue et stockage (prise de poids).
En parlant de poids, le jeûne intermittent est une bonne façon d’éliminer les kilos superflus en supprimant les graisses excédentaires. Tout simplement parce que vous réduisez votre apport en sucres (glucoses). Le corps va s’interroger, stresser et finira par puiser dans les réserves de mucus pour donner à l’organisme l’énergie dont il a besoin.
Voici ce que montrent des études récentes :
- Selon une étude de 2016, limiter la prise alimentaire à une période de 8 h par jour ou moins (ce qui revient à jeûner 16 h) permet à la fois de mincir et d’améliorer son risque de maladie cardiovasculaire et de diabète. Et ce, que le poids soit normal ou trop élevé.
- Dans une autre étude récente, des chercheurs américains ont comparé les effets du jeûne intermittent et ceux d’un régime basse calories chez des personnes obèses. Leur conclusion : « Le jeûne intermittent est une méthode minceur efficace, et peut-être supérieure au régime basses calories parce qu’elle est plus facile à suivre, entraîne plus de perte de masse grasse et préserve mieux les muscles ».
Il est donc essentiel de bien se nourrir pour bien digérer. L’énergie dépensée inutilement par le système digestif dans l’assimilation d’aliments néfastes (produits industriels, fast-food, trop sucrés, trop gras…) est contre-productive. Notre corps pourrait l’utiliser à régénérer nos forces vitales.
5-/ LA LOI DE L’HOMEOSTASIE :
Voici un terme étrange, derrière lequel se cache un principe simple et immuable qui régit le « tout vivant » :
« Tout système laissé à lui-même en l’absence de perturbation extérieure revient spontanément au bout d’un certain temps à son état d’équilibre (qui est un état de pleine santé, de joie, et d’abondance, si on revient à l'humain), ceci au travers de multiples processus régulateurs. »
Ce qui laisse entendre que si l’on empêche le processus de régulation de fonctionner, on ne revient pas en pleine santé. Si on perturbe notre système digestif, on ne revient pas en pleine santé. Cette loi d’homéostasie permet donc d’affirmer que c’est le corps lui-même qui se répare à condition qu’on ne lui mette pas des bâtons dans les roues.
6-/ COMMENT PROCEDER :
Dans un premier temps, choisissez votre rythme. Etes-vous plutôt 16 h – 8 h ? ou 20 h – 12 h ?
Pour un débutant, je conseille d’opter pour la variante 18 h – 8 h, plus facile et aisément gérable pour commencer. Puis vous pourrez progresser en allongeant la durée de 2 h et enchaîner avec la version 16 h – 8 h. Si vous souhaitez des résultats plus probants, passez la vitesse supérieure ! On se rappelle que plus la période de jeûne est longue plus les bienfaits sont avérés.
Dans un deuxième temps, décidez du nombre de jours pendant lesquels vous souhaitez jeûner. Comme je vous l’indiquais plus haut, il n’y a pas de règle. Vous seul savez ce que vous pouvez vous permettre en terme de motivation, de temps, d’organisation professionnelle et personnelle.
- Vous pouvez commencer en jeûnant 1 jour par semaine puis progresser en passant à 2 jours, et ainsi de suite.
- Vous pouvez mettre en place des cures ponctuelles d’une ou plusieurs semaines dans le courant de l’année selon vos ressentis.
- Vous pouvez prévoir un jeûne sur un weekend simple ou prolongé.
- Vous pouvez organiser une cure après des écarts alimentaires : Noël, mariage…
Certaines personnes pratiquent le jeûne intermittent toute l’année hors repas de famille bien sûr !
Dans un troisième temps, mangez normalement pendant les périodes d’alimentation en quantité suffisante, c’est-à-dire à satiété. Ecoutez votre corps, c’est fondamental ! car si vous dévorez exagérément en dehors des heures de jeûne vous annulerez le déficit calorique en mangeant trop.
Evitez les aliments trop gras et trop lourds pour le premier repas venant rompre le jeûne afin de ne pas perturber brutalement votre digestion.
Buvez beaucoup pendant les phases de jeûne, de l’eau bien entendu mais aussi des décoctions de plantes, des tisanes. On évite le thé et le café qui sont des excitants et les ennemis de notre système digestif, ainsi que les soupes, bouillons, potages, jus, soda etc…
Le jeûne convient à presque tout le monde, cependant il n’est pas adapté aux femmes enceintes ou qui allaitent, aux personnes souffrant ou qui ont souffert de trouble de l’alimentation car il peut provoquer chez ces individus des crises de boulimie, aux athlètes voulant améliorer leurs performances ou en compétition, aux personnes ayant des problèmes.
Commencer lentement et soyez à l’écoute de votre corps. En cas de difficultés (faiblesse importante, tremblements) arrêtez immédiatement. Le jeûne doit rester naturel.
A bientôt
Carpe Diem